La bibliothèque du pape
Grâce à une autorisation du cardinal, Frère Bertrand et Odéric purent entrer dans la bibliothèque du pape. Bien sûr, ils n’étaient pas autorisés pour autant à aller dans la partie secrète de cette bibliothèque, un lieu bien gardé où étaient conservés de nombreux manuscrits très dangereux : des manuscrits païens, certains manuscrits arabes, des manuscrits anciens, chrétiens ou non, qui affirmaient des idées jugées blasphématoires, qui proclamaient des hérésies (croyance différente de la religion officielle), bref des textes qui mettaient en péril l’orthodoxie catholique, c’est-à-dire les croyances officielles de l’Église catholique auxquelles chacun doit croire sans rouspéter et encore moins contester.
Matthaeus Platearius en train d’écrire le Livre des simples médecines
Une fois arrivé dans le secteur de la bibliothèque consacré à la médecine, Frère Bertrand choisit 3 manuscrits. Il en donna deux à Odéric en lui disant de les consulter et d’en faire bon usage pour son apprentissage. Il s’agissait du Livre des simples médecines de Platéarius et du Tacuinum sanitatis, écrits en latin.
Livre des simples médecines de Platéarius
Alors qu’Odéric se mettait au travail, Frère Bertrand alla étudier un peu plus loin l’exemplaire de l’Antidotarium Mesuae, afin de noter les différences avec celui qu’il avait confisqué à Odéric. De son côté, Odéric, qui savait lire le latin, poussait de gros soupirs car il comprenait difficilement. Il s’appliqua du mieux qu’il put pour améliorer ses connaissances, en grappillant par-ci par-là de nouvelles informations sur les plantes médicinales et leurs propriétés.
L’après-midi passa ainsi dans l'étude savante de ces grands textes, rassemblant les connaissances d’époques antérieures sur les plantes médicinales et aromatiques, les épices et tout ce qui avait valeur de médicament.
Odéric oublia vite la recette de l’Antidotaire et se passionna pour les nouvelles informations qu’il avait la chance d’obtenir dans un lieu aussi prestigieux.
Mais les heures passées à la bibliothèque épiscopale ne suffirent pas à épuiser le sujet. Bientôt, Frère Bertrand rangea les 3 manuscrits. Odéric jeta un dernier regard en direction du manuscrit qui contenait la recette magique, cette comptine dont Kévin avait besoin pour repartir à son époque, pour repartir dans le jardin de la Maison Bleue.
Odéric venait de se souvenir qu’il se trouvait au jardin avec Audrey, au moment où il avait disparu avec le livre magique. Il se demanda si Audrey ne s’était pas évaporée quelque part en Avignon. Et dans ce cas, comment allait-il la retrouver ?
Frère Bertrand et Odéric sortirent de la bibliothèque pontificale.